Le Mimicron n’a plus sommeil.

6 Nov, 2022

Il était une fois…

Cette histoire commence il y a 8 ans, à la naissance d’un monstrillon très mignon qui, pendant la gestation, avait hérité du surnom de Mimicron. Son papa et sa mamonstre n’avaient pas voulu savoir s’iels accueilleraient un ou une enfant, mais ils se doutaient bien d’une chose : iel serait parfait.e.

Et bien sûr, ce fut le cas.

Parmi les multiples caractéristiques du spécimen Mimicron, on pouvait dire une chose : c’était un GROS dormeur. Un roupilleur. Un scieur de bûches professionnel.

Ses parents étaient d’une grande naïveté, comme tous les parents (c’est ça qui les tient en vie !) : ils crurent innocemment que cette caractéristique resterait gravée dans le marbre à jamais.
Ah, ah, ah, que les jeunes parents sont attendrissants !

Quand soudain…

Sauf que, si tu gardes quelques souvenirs de tes cours de Français de collège, tu sais bien qu’aucun conte ne vaut la peine d’être lu sans l’intervention d’un élément perturbateur. 

En effet, la perturbation arriva.  Plutôt deux fois qu’une d’ailleurs. Même si elle fit ça subrepticement. Si subrepticement qu’il était difficile pour les parents de dater précisément le moment où le disque s’enraya. 

Finalement, peu importe comment ou quand cela arriva, il fallait bien le constater : d’un Mimicron qui se craquait des nuits de 14 heures ou plus si affinités, on passa à un Mimicron qui ne voulait tout simplement plus s’endormir. Voilà.

Menue ellipse temporelle et petit aparté.

A ce stade du récit, cher.e lecteur.ice, je me permets de t’indiquer que, pour ton confort de lecture, je ne vais pas rentrer dans tous les détails de cette aventure. Cela pourra faire l’objet d’une autre lettre, et je me dois de respecter le fait que tu as des obligations qui t’attendent ailleurs. Je ne m’étendrai donc pas sur la recherche des causes de ces bouleversements, seulement sur les effets qu’il eurent sur les pauvres parents un peu dépassés. 

Grâce à une petite ellipse temporelle, nous voilà donc directement au moment où la situation dégénéra vraiment. Et c’est la mamonstre qui craqua la première.

Vois-tu, pour sa défense, elle fait partie de ces gens qui se lèvent tôt. On ne sait pas si le monde lui appartient pour autant, mais en tout cas, elle est souvent debout dès 5 heures du matin. Autant te dire qu’à 23 heures elle n’est plus trop fraîche ou dispo pour lire des encyclopédies sur les dinosaures ou l’espace. Or, telle était la demande du Mimicron qui, ne sachant pas encore lire, et n’ayant que peu de pitié pour sa mère épuisée, lui décochait de savants petits coups de coudes dans les côtes pour qu’elle se tienne éveillée afin de poursuivre ses lectures. (C’est à cette occasion qu’elle découvrit qu’elle était capable de lire en dormant, mais ça aussi c’est une autre histoire). 

Péripéties en tous genres.

La mamonstre fit un constat sans appel : on ne peut pas forcer à dormir quelqu’un qui n’a pas sommeil. Alors, elle convoqua une assemblée générale familiale constituée de deux personnes (elle et son mari) et proposa la mise en place d’un vaste plan d’action pour préserver son sommeil et sa santé mentale. En attendant de comprendre pourquoi le Mimicron ne dormait plus, il allait falloir faire en sorte qu’il vive sa vie nocturne sans empêcher les autres de dormir.

Dit comme ça, cela peut paraître tout simple, mais ça ne l’était pas tant que ça. Il fallut en effet, comme souvent quand il s’agit de questions de parentalité, confronter les avis, les ressentis et les doutes au sein du couple parental. En dresser la liste complète serait, encore une fois, bien trop long, mais en voici au moins un extrait :

l’opposition entre deux visions des choses : celui qui considérait qu’en haussant la voix et en insistant plus fermement, Mimicron comprendrait qu’il était dans son intérêt de dormir, et celle qui voyait bien que cela ne fonctionnait pas et souhaitait trouver une méthode qui permette à chacun.e de faire entendre sa voix et ses besoins

– les inquiétudes multiples et variées : tout le monde sait à quel point le sommeil est important, surtout quand on est un monstrillon en pleine construction, alors quid de la santé dans tout ça? 

– le questionnement des limites de chacun.e : la solution proposée étant de laisser l’autonomie et la liberté au monstrillon de s’occuper seul et calmement en attendant que le sommeil arrive, il fallut nécessairement interroger ce que chaque parent était capable d’accepter, au regard de ses croyances, son éducation, ses principes, ET CAETERA !

– le terrible regard des autres…

Il fallut débattre et se confronter, mais les parents du Mimicron arrivèrent enfin à une forme de solution.

Aux grands maux les grands remèdes.

Tout d’abord, ils tinrent ce discours au Mimicron : « Tu as le droit de ne pas dormir si tu n’en as pas envie, mais tu as le devoir de respecter le sommeil des autres membres de la famille qui le veulent ».

Après quoi, ils réfléchirent ensemble à la liste de ce que le Mimicron pourrait faire pendant qu’il attendrait de sombrer dans les bras de Morphée. Il était donc nécessaire de choisir des activités calmes et propices à laisser le sommeil venir, sans pour autant nécessiter la présence de ses parents. On tint alors compte du fait le Mimicron ne savait pas encore lire. 

Cela impliqua aussi quelques aménagements dans la chambre du minimonstre (réveil, lampe de chevet à la luminosité adaptée, nécessaire pour écouter des histoires audio…).

Dénouement… ou presque!

La vie d’un parent est pleine de rebondissements, et rares sont les fins dignes d’un conte traditionnel. « Ils vécurent heureux.ses et bénéficièrent de soirées calmes et de nuits complètes jusqu’à la fin de leurs jours », ça ne fonctionne pas comme ça dans la vraie vie!

Pourtant, on peut toujours faire en sorte que les péripéties soient moins violentes en partageant nos expériences et en montrant que d’autres façons de faire et de penser sont possibles. C’est pour cela que je t’ai raconté cette histoire qui, tu t’en doutes, est la mienne. Ta situation est peut-être différente (monstr-ado qui s’endort désormais très tard, monstrillon qui se lève bieeeeeen trop tôt, …) mais il se peut que la solution soit la même : proposer à ton enfant un environnement qui lui permettra de vivre sa vie tout en laissant la famille dormir. Si la question t’intéresse, je t’invite à lire l’article que j’ai rédigé à ce sujet « La Liste du saut du lit : l’outil du parent rêvant d’une grasse matinée! »

Et EduSens dans tout ça?

La mission d’EduSens, c’est « apaiser les relations des enfants, des familles et des professionnel.le.s avec l’Ecole et les apprentissages, grâce à la coéducation et à (l’in)formation ».

D’accord ! Mais peut-être te demandes-tu quel est le rapport avec le sommeil !

Outre le fait que ces moments de crises autour du réveil ou de l’endormissement peuvent mettre à mal la sérénité des relations entre parents et enfants (et vice versa), il se trouve que le sommeil a un impact fort sur le bien-être à l’école et les apprentissages. A l’heure où les écrans prennent une place de plus en plus importantes dans nos vies, et ce depuis le plus jeune âge, je reçois de plus en plus de demandes sur ces sujets. C’est pourquoi j’ai ajouté deux thématiques à mon catalogue d’interventions : « Mieux dormir pour mieux apprendre » et « La guerre des écrans : du bon usage du numérique ». 

De plus, je t’annonce que je viens de valider la formation « Comprendre, Diagnostiquer et Traiter le Burnout Parental », obtenant ainsi une certification et un référencement en tant que professionnelle formée à la question du Burn-out parental ! Or, le (manque de) sommeil, ce n’est pas une petite question quand on parle d’épuisement parental !


J’imagine que cela ne t’étonnera pas beaucoup si je te dis que
cette lettre a été rédigée avec une chanson de circonstance dans la tête : 
vis pleinement l’expérience en écoutant toi aussi
 Sommeil de Stromae !

Cet article est la newsletter EduSens du 06/11/2022. Si tu as aimé et que tu veux recevoir les prochaines newsletters, il suffit de t’inscrire ici!

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