Le retour du mercreDIE

J’espère que cette première newsletter de l’année scolaire 2022-2023 te trouve en forme et plein.e d’allant ! La rentrée paraît déjà bien loin… mais s’est-elle bien passée ?

La mienne a été un peu plus compliquée que prévu : après avoir passé une partie de l’été à rédiger (enfin !) mon mémoire d’orthopédagogie, j’ai assisté impuissante à l’assassinat de mon téléphone portable, jeté sans pitié dans les toilettes par le fils d’une amie. Il est mort (le portable pas l’enfant !), emportant avec lui absolument toutes mes données persos comme pros, la sauvegarde en ligne n’ayant pas fait son travail. C’est un coup dur, mais rien qui m’empêchera de continuer à apaiser les relations avec l’Ecole et les apprentissages. ?‍♀️ C’est donc reparti pour une nouvelle année d’aventures !

Il est là.

Qui dit rentrée des classes dit retour de la journée de l’Enfer, le terrible mercreDIE. Si tu me suis sur Instagram, tu sais que ce n’est pas mon jour préféré, loin s’en faut. Justement, en ce moment, je finalise le casse-tête planning des activités extra-scolaires. En effet, où serait le plaisir du mercredi, s’il n’apportait pas son lot de voyages divers et variés aux quatre coins de la contrée pour accompagner les enfants à leurs engagements sportifs, culturels, artistiques et parfois aussi médicaux ? Mais POURQUOI ON S’IMPOSE ÇA ?! Bonne question… c’est le thème de cette première newsletter !

La raison n°1 ne va pas te surprendre.

Parmi les multiples raisons qui nous amènent à faire le sacrifice, plus ou moins conséquent, de notre précieuse tranquillité ET de notre livret d’épargne en conduisant nos enfants à tout un tas d’activités variées, il y a, bien sûr, notre incroyable propension à vouloir le meilleur pour la chair de notre chair. Il n’est en effet plus à démontrer qu’offrir aux enfants et aux ados l’opportunité de découvrir des activités sportives et/ou artistiques favorise leur épanouissement. C’est bon pour le corps, c’est bon pour la tête. Cela apprend aussi à être assidu.e, à se dépasser, à persévérer… Et ça évite en plus de céder à la tentation de passer tout son temps sur les écrans ! Ce sont des moments de la vraie vie, avec de vrais gens, et ça, c’est quand même très important !

Tu as peut-être l’impression que j’enfonce des portes ouvertes, cependant, je préfère rappeler des évidences : ça fait du bien les jours où la course des activités te prend trop d’énergie et que la question « pourquoi je fais ça, déjà ? » tourne en boucle dans ta tête !

Point trop n’en faut!

Bien entendu, même si on aurait envie que notre enfant devienne un.e sportif.ve hors pair, doublé.e d’un.e musicien.ne polyglotte, il faut prendre garde à ne pas trop charger le programme. Comme le rappellent les autrices de La Charge mentale des enfants, quand nos exigences les épuisent, la charge mentale existe AUSSI pour les enfants, et a des répercussions physiques et psychiques irréversibles. Il est important de leur laisser du temps pour se reposer, ne rien faire, et découvrir ce qui les anime. En outre, on sombre vite dans ce que Dolto appelait la maltraitance temporelle, « la maltraitance de ne jamais prendre le temps, avoir le temps », entre « vite on est retard ! » et « dépêche-toi ! ». On court alors le risque que nos enfants refusent tout bonnement de faire quoi que ce soit.

Chacun.e ses besoins.

Néanmoins, la question de la limite entre le « trop » et le « pas assez » n’est pas évidente à définir. Rien n’est plus agaçant que de recevoir les remarques de l’entourage « eh bien, c’est chargé comme programme ça ! T’as pas peur de l’épuiser ? ». D’une part, quand on est parent, on n’est jamais sûr.e de rien très longtemps (c’est la magie de la chose ?). C’est bien pour cela qu’il faut s’autoriser à tester, à réajuster, à adapter. D’autre part, chacun.e fera en fonction de ses enfants (pris.es individuellement). Ce n’est pas toujours évident de prendre du recul sur la situation, mais c’est la clé. Dans le cas d’une fratrie, on aurait bien envie que tout le monde fasse la même chose : ça facilite la logistique, et ça nous paraît plus juste. Sauf que, même frères et sœurs, les enfants sont tou.te.s différent.e.s. Il n’y a pas ici de question d’égalité, mais plutôt d’équité.

L’équité, c’est s’adapter au juste besoin de chacun.e.

Faire le plein pour survivre à l’Ecole.

J’ajouterai un élément auquel on pense beaucoup moins : les activités extra-scolaires sont une question d’équilibre pour ne pas dire, parfois, de survie. Les parents et les pros qui accompagnent des enfants à besoins particuliers ou tout simplement pas très heureux à l’Ecole le comprennent très bien.

Quand des familles font appel à moi pour apaiser une situation difficile avec l’Ecole, on parle aussi beaucoup de ce qui se passe hors de l’établissement scolaire. Si l’on peut actionner bien des leviers DANS l’Ecole, ceux qu’on actionnera EN DEHORS compteront tout autant. Nous mettrons en place un dialogue avec les équipes enseignantes pour adapter le plus possible les propositions qui lui seront faites à l’enfant en classe, mais compléter ces actions par la mise en place de stratégies hors des murs de l’Ecole sera nécessaire également.

Par exemple, un.e enfant HPI (Haut Potentiel Intellectuel) qui s’ennuie à mourir en classe aura d’autant plus besoin de « nourrir son cerveau » en dehors, tout en pratiquant du sport pour ne pas rester que dans sa tête. C’est -presque- une question de survie.

Septembre, plus cher que décembre.

Il y a quand même bien une petite faille dans le plan, c’est que le temps n’est pas la seule denrée périssable et limitée de l’équation. Que dire du versant financier de la chose ? J’ai signé tellement de chèques au mois de septembre que je me sens tristement responsable d’une partie de la déforestation mondiale. La question du coût est bien souvent bloquante. Pour que ce ne soit pas (trop) un frein, n’hésite pas à te renseigner sur les aides disponibles : un CE généreux ? Une éligibilité au Pass’sport ou autres coups de pouce de la CAF ? En tout cas, je ne peux que te suggérer l’astuce qui consiste à constituer une petite cagnotte collective au fil des anniversaires et de Noël, ça aide bien au moment de payer à la rentrée !

Et toi dans tout ça ?

Si tu ressors indemne de ce mois de septembre épuisant, je te félicite ! Mais je ne te quitterai pas sans te demander ce que tu as prévu pour… toi ! En effet, que tu les aies formalisés sur ta « Liste des envies de rentrée » ou pas, n’oublie pas de trouver un moyen de faire rentrer un peu de temps pour toi dans l’emploi du temps de la semaine. Tu connais sans doute déjà l’image du masque à oxygène : lors d’un accident d’avion, on place d’abord son propre masque à oxygène pour mieux aider les autres ensuite. Eh bien quand on est parent, c’est la même chose. Prendre soin de ses besoins nous aide à mieux nous occuper de nos enfants.

Alors, dis-moi, quelle chouette activité t’es-tu autorisé à suivre cette année ?

Cet article est la newsletter EduSens du 23/09/2022. Si tu as aimé et que tu veux recevoir les prochaines newsletters, inscris-toi ici !

Psst ! Et si, pour avoir plus de temps pour toi, tu diminuais ton temps d’écran ? C’est le challenge que je me suis lancé en ce début d’année! L’idée te plait ? Relevons le défi ensemble!

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