Le Vrai/Faux du Haut Potentiel Intellectuel : Cassons les idées reçues !
C’est vrai que l’on parle de plus en plus du Haut Potentiel Intellectuel (HPI pour les intimes ?). Parfois même, un peu à tort et à travers ! Mais en vérité, peu de gens savent ce qu’implique d’être un zèbre. Voici donc un petit Vrai/Faux, suite à la conférence de Roselyne Guilloux, au cours de laquelle elle a retracé les spécificités du HPI. C’est l’occasion de faire un retour sur cet événement, mais aussi de casser deux ou trois idées reçues !
Vrai ou Faux ? Le HPI est le premier de la classe.
Faux, ou tout du moins pas toujours !
En tout cas, Roselyne Guilloux établit 4 profils d’élèves :
1️⃣ Les HPI adaptables endossent le costume de bon élève, sans pour autant aimer l’école.
2️⃣ Il en est, que Roselyne Guilloux appelle les HPI fluides, qui savent être élèves, et prennent beaucoup de plaisir à apprendre, faisant souvent des parcours de haut niveau.
3️⃣ Mais il y a aussi des HPI avec turbulences, anticonformistes, qui, ne montrant pas leur potentiel, font des parcours très chaotiques.
4️⃣ Sans compter que le haut potentiel peut être dans certains cas masqué par des troubles spécifiques des apprentissages. Dans ce cas-là, il est fréquent que les troubles masquent le haut potentiel, et cela peut être très problématique.
Vrai ou Faux ? Le HPI a un fonctionnement cérébral différent.
Vrai !
En fait leur cerveau fonctionne vite, très vite. Roselyne Guilloux utilise pour eux les images du geyser, pour la fulgurance, et du TGV, qui passe dans les gares, mais ne s’arrête pas. En d’autres termes ce n’est pas vraiment que le HPI arrive immédiatement à la fin du raisonnement, mais il passe les étapes si vite qu’on a l’impression qu’il est directement en gare d’arrivée !
Vrai ou Faux ? Le HPI est forcément hypersensible, c’est même à cela qu’on le reconnait.
C’est faux, mais c’est vrai que c’est fréquent ! (C’est plutôt clair non ? ?)
En tout cas, le HPI est hyperconscient : il a une conscience du monde très très élevée, qui peut être compliquée à gérer quand on est petit et qui peut donc engendrer des angoisses.
Vrai ou Faux ? Le HPI aime manger froid.
Pas toujours ?♀️
En tout cas cette petite boutade me permet de souligner l’hyperesthésie du HPI. Tu apprends un nouveau mot n’est-ce pas ? Cela veut dire que toutes ses sensations sont démultipliées ! En conséquence, il pourra trouver le bruit insupportable (youpi la cantine ?), la douche toujours trop chaude, certaines odeurs pourraient le faire vomir, etc, etc.
Vrai ou Faux ? Le HPI répond plus facilement à des questions complexes qu’à des questions simples.
C’est vrai, parce que quand on lui pose une question qui lui parait évidente, il cherche alors le piège et bloque.
(J’ouvre ici une parenthèse et je me permets donc d’ajouter qu’on voit bien ici à quel point le repérage du Haut Potentiel peut être compliqué ! Non, le HPI n’est pas forcément ce génie incroyable qui répond du tac au tac à toutes les questions! Il peut ainsi être lent, mal à l’aise dans les questionnements apparemment très banals, et, avouons-le… sembler un peu stupide parfois! Pas simple n’est-ce pas?)
Vrai ou Faux ? Le HPI est toujours bourré de confiance en lui.
Faux, et c’est même plutôt le contraire en fait.
Se sentant souvent en décalage, mal intégré, il lui est difficile de croire en lui. Sans compter le poids que peut représenter le fait de passer pour l’élève qui sait tout sur tout. En outre, le HPI est la plupart du temps extrêmement perfectionniste, donc il a rarement l’impression d’avoir réussi quelque chose !
Vrai ou Faux ? Le HPI est créatif.
Vrai ! Et d’ailleurs, si tu ne devais retenir qu’une seule chose ce serait celle-ci : on reconnaît le HPI en ce qu’il est extrêmement créatif. Il a même une « nécessité impérieuse de la créativité » (L’Elève à Haut Potentiel Intellectuel, Roselyne Guilloux).
De ce fait, LE gros conseil de la psychologue Roselyne Guilloux, c’est de trouver le moyen de permettre à cette créativité d’être alimentée. Cours de dessin, de musique, de théâtre, …
Elle donne cet exemple d’Emeric, 9 ans, qu’elle est amenée à rencontrer alors qu’il fait des crises d’angoisse qui le mènent aux urgences et ne veut plus aller à l’école. Quand elle lui demande ce qu’il demanderait à une fée, il répond « un bon gros bouquin de maths de 800 pages » ? Une scolarisation à mi-temps a été mise en place. Cela lui permettait, non pas de travailler davantage les maths, dont il voulait pourtant faire son métier et où il avait déjà 2 ans d’avance, mais de faire du sport et de pratiquer la musique : du violon. Adulte, il est devenu violoniste, dans un quatuor, qu’il a créé… ou comment allier les maths et la musique !
Preuves, s’il en fallait, que vivre avec un surdoué, ce n’est pas toujours facile, mais c’est passionnant, n’est-ce pas ? ?