NON-Chronique Buissonnière 8/10/19 : Au bon plaisir de lire

Le savais-tu, parent ? Le 10/10 n’est pas seulement une date où il fait bon accoucher quand on aime les chiffres ronds ; c’est également la journée nationale des DYS ! Des actions de sensibilisation se déroulent toute la semaine, j’en profite donc pour te proposer un article qui va te paraître un peu décalé (et pourquoi pas ?). En effet, on parle du plaisir de lire aujourd’hui ! C’est parti !

Le plaisir de lire, drôle de thème ?

Eh oui, le plaisir de lire n’est peut-être pas ce qui te vient en tête quand tu penses troubles dys, au contraire même ! Et pour cause : la dyslexie est un trouble persistant de l’acquisition et de l’automatisation de la lecture.

Mais de toute façon, que notre enfant souffre d’un trouble DYS ou pas, la lecture, c’est LA grosse question qui anime tous les parents. De « fait-il ses nuits ? », on passe à « est-il propre ? », pour glisser sur du « ça y est, il sait lire ? ». Evidemment, ce genre de questions, on ne nous les pose pas DU TOUT au moment où notre champion.ne a l’âge requis pour réussir ce genre de défis… Et c’est ainsi que nous pouvons commencer à paniquer dès la moyenne section, alors que, rappelons-le : l’acquisition de la lecture s’étale jusqu’à la fin du CE1 ! Autant te dire que si, en plus, ton enfant semble présenter quelques difficultés, tu risques d’entendre tout un tas de commentaires pas très engageants…?

Alors, pourquoi avoir choisi ce thème-là, maintenant ? Mais parce que c’est justement le moment idéal ! Que ton enfant soit au début de son CP et qu’il revienne tous les soirs avec des devoirs de lecture, ou qu’il soit au collège/lycée et qu’il se lamente sur le livre à lire EN ENTIER !!!? pendant les vacances de la Toussaint (« et ça existe même pas en film tu t’rends compte ? »), je suis sûre que tu te sens un peu concerné(e).

La lecture, un moment de partage

Tu le sais sans doute déjà, mais bon nombre d’enfants rechignent à apprendre à lire parce que lorsque nous y voyons un grand progrès les menant à l’autonomie, eux traduisent cela comme la perte d’un moment privilégié avec leur(s) parent(s). Évite donc de vanter trop souvent les mérites d’une lecture de grand, sans papa, maman, ou toute personne chargée de lui lire des histoires habituellement. Et surtout, ne cesse pas de lire des histoires à ton enfant, jamais. Tu tiques sur le « jamais », et pourtant… Je le dis bien souvent, mais les grands ne sont pas si grands ! Je te jure que même un ado à l’apparence revêche peut apprécier une lecture à voix haute !

Une lecture à deux voix, pour encore plus de plaisir!

Si lire tout le livre seul(e) ne t’enchante pas, il est toujours possible de proposer un partage ! Selon son niveau de lecture et de confiance en soi, tu pourras laisser ton enfant lire un mot, une phrase, un paragraphe… Le bénéfice est double : il/elle lit, et vous êtes ensemble. Oui je sais ce que tu vas dire : tu n’avais pas prévu de relire Balzac avant… jamais.? Mais ça peut finalement être bien agréable ! Prévois le chocolat chaud et le plaid, il se pourrait même que tu aies droit à un câlin ! ?

Attention cependant, tu as remarqué : j’ai parlé de « niveau de lecture et de confiance en soi », et non pas d’âge ! C’est très important ! Il ne s’agit vraiment pas de dégoûter à tout jamais un enfant en difficultés. Le but est de lire, de plus en plus et de mieux en mieux, et de le faire avec plaisir ! Alors pas d’idées préconçues et de remarques désobligeantes du type « quand même, à ton âge, c’est pas bien compliqué ! ».

ASTUCE
Il existe de plus en plus de collections spéciales pour les DYS. Elles offrent l’avantage de mettre en couleur les sons complexes (ou, an, on etc.), de griser les lettres muettes, de faire apparaître les liaisons… Bref, ça enlève bien des raisons pour un lecteur ou une lectrice hésitant.e de se décourager. Mon conseil est donc de ne pas hésiter à piocher dedans, même si ton enfant n’est pas du tout dyslexique, mais que sa lecture n’est pas encore bien assurée.

Lire. Partout, tout le temps.

La semaine dernière, je te parlais d’un livre listant les raisons pour lesquelles les enfants de profs réussissent globalement mieux que les autres. L’une des explications est que, alors que cela peut sembler paradoxal, les profs accordent finalement peu d’importance aux devoirs. Par contre, ils réinvestissent les connaissances acquises à l’école en toute occasion.

Si la lecture imposée par le cahier de texte de ton enfant devient une lutte sans merci entrecoupée de pleurs et de hurlements, à quoi bon ? Laisse donc tomber ! Enfin, garde quand même l’idée de lire ! Pourquoi ne pas, par exemple, cuisiner un bon gâteau, et charge à ton enfant de lire la recette ! Finalement, le but est bien qu’il puisse lire pour s’en sortir dans des situations concrètes du quotidien non ? Alors c’est parti ! Moins de pleurs, plus de gâteaux, tout le monde s’en portera bien mieux !

Un peu d’aide à la lecture

Ouh je commence à entendre tes « oui mais… » ! ?

?Tu te dis sûrement que ces idées sont bonnes (merci !?) mais que ça ne fonctionne que pour ceux qui apprennent à lire, et que ton ado, lui, il a un livre entier à ingurgiter, à défaut de gâteau.
?Que c’est bien joli de lire tous les deux mais que si tu avais voulu lire tout Corneille à haute voix tu serais devenu comédien !
? Et que même si ça fait bien plaisir, ça prend trop de temps.

Tu as raison, et je te comprends bien.

Alors c’est le moment de demander de l’aide… aux livres audios ! ?

Ecouter, est-ce lire? Vous avez 4 heures! ?

Oui, oui, je sais, lire, ce n’est pas écouter… Eh bien disons que vous lirez ensemble quelques passages, et pour le reste, ne vaut-il pas mieux un livre bien écouté que mal ou pas lu ?
Moi je suis de celles qui pensent que la littérature peut très bien se goûter avec les oreilles, et que ce n’est pas parce qu’on pose les yeux sur les mots qu’on aura forcément lu !
Alors n’hésite plus !

Meilleure nouvelle encore, si les livres audio sont hors de ton budget, il existe des associations qui enregistrent des livres à l’usage de ceux qui ne peuvent pas ou plus lire. Voici un lien.

Et si le livre demandé par le/la prof de ton enfant n’existe pas en version audio, tu peux même demander s’il est possible qu’ils l’enregistrent pour toi ! Il faut évidemment prévoir un délai, et ce service est en priorité proposé aux personnes « empêchées de lire » (par un trouble dys, par exemple). Par ici par exemple.

D’ailleurs, tu peux peut-être toi aussi en profiter : c’est super agréable d’écouter un bon livre tout en faisant une corvée par forcément réjouissante ! Et, qui sait, si jamais les longues heures de lecture à voix haute ont déclenché une passion inassouvie, ces associations sont souvent à la recherche de bénévoles lecteurs ?

Et voilà parent, si tu arrives à ce stade de l’article, je te félicite, tu as été courageux et persévérant. Mais surtout, j’espère que ces quelques conseils t’auront un peu aidé à trouver des astuces pour développer, chez ton enfant comme chez toi, le plaisir de lire. N’hésite pas à me contacter si tu as une question, et à la semaine prochaine !

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